… ou plutôt la mauvaise vente du parking Ouest du cimetière.
Il est de notoriété publique et le maire l’a lui-même affirmé lors du conseil municipal du 27 octobre 2022 : le prix du terrain en centre-bourg se situe dans une fourchette de 200 à 250 €/m².
Or lors de ce conseil municipal, les élus ont approuvé à l’unanimité la vente à environ 120 € HT/m² une partie du terrain communal situé en limite Ouest du cimetière (48 rue du Général de Gaulle). 1662 m² environ sont ainsi cédés pour 200 000 € HT. De plus, les frais de bornage restent à la charge de la commune. L’évaluation du prix par le service du Domaine a été demandée mais n’était pas connue à la date du conseil municipal. Ce terrain peut être
considéré comme viabilisé car très proche de tous les réseaux. L’heureux acquéreur est la société ILO Promotion dont le siège est à Lorient.
De plus, dans le cas de construction sur plusieurs niveaux, il est notoire que la rentabilité finale du projet est nettement valorisée. En effet, la surface d’emprise au sol de la construction est constante, alors que le promoteur va vendre plusieurs fois la surface au sol, grâce aux étages construits. Rien de scandaleux, c’est la règle du jeu.
Dans ce type de situation, la commune qui connait parfaitement le projet final, avait évidemment tout intérêt à mettre en vente son terrain dans « la fourchette haute » du prix du marché, la maire le situant lui-même autour de 250 euros !
Pourquoi ce terrain est-il vendu 50 % moins cher que le prix du marché reconnu par le maire ?
Nous ne le savons pas et nous vous donnons ci-après les informations que nous avons sur cette affaire.
Lors du conseil municipal du 12 décembre 2021 le maire a présenté, sans le soumettre au vote, un projet d’immeuble tertiaire construit et commercialisé par la commune. A cette occasion il n’a pas hésité à déclarer que
l’objectif de ce projet géré par la commune était de « faire de la marge sur les ventes à la place des promoteurs » !
Or, selon les termes du bordereau présenté récemment au conseil municipal, ce projet a été abandonné « en raison de la non-confirmation de l’un des principaux acquéreurs ».
L’objectif est donc totalement raté, car non seulement le terrain est finalement cédé à vil prix à un promoteur, alors que l’étude du projet initial a couté en pure perte plus de 100 000 € à la commune, soit plus de la moitié du prix de vente actuel !
Chacun souhaite évidemment que la commune puisse faire entrer des fonds grâce à des opérations bénéficiaires. Encore faut-il pouvoir financer celles qui nécessitent un investissement avant de pouvoir effectuer une éventuelle revente avec bénéfices. Dans le cas présent, la commune ne dispose pas des fonds pour financer un tel projet et il aurait fallu emprunter 1 à 2 millions d’euros pour boucler l’opération, ce qui peut s’avérer compliqué compte-tenu de l’état de l’endettement de la commune. D’autres projets importants pourtant votés en conseil municipal sont également en attente: la construction de la nouvelle cuisine du restaurant scolaire, l’agrandissement de la mairie et
la sécurisation de l’église qui tarde à être lancée. L’argent manque, tout le monde le sait ! Raison de plus pour le gérer de manière réfléchie.
Grosso-modo, 1662 m2 vendu en centre bourg à 200.000 €, moins les 100.000 € dépensés en pure perte pour l’étude du dossier abandonné équivaut à une rentrée d’argent de 100.000 € pour la commune.
Or si la commune avait vendu directement ce terrain, dès le départ et sans engager de frais, même à la fourchette basse de 200 €, c’est un montant de 332.400 € qui entrait dans les caisses de la commune ! A la fourchette haute de 250 euros, c’était 415.000 € ! Nous sommes loin des 200.000 euros payés par l’heureux acquéreur !
Dans ce malheureux et couteux dossier pour le contribuable grégamiste, on peut légitimement se questionner sur le sérieux du lancement d’une telle opération sans en avoir sécurisé sa réalisation effective.
Enfin nous constatons que la dernière opération de promotion immobilière gérée par la commune au 3 place de l’église, n’a été bouclée à l’équilibre financier, c’est-à-dire sans bénéfice, que grâce à l’acquisition de 2 lots sur 3 par la société appartenant à un conseiller municipal et les beaux-parents d’une adjointe au maire. Merci à eux…
Dans ce contexte l’abandon tardif de ce projet communal d’immeuble tertiaire est quand même une sage décision car il aurait pu obérer davantage les finances de la commune en cas de mévente.
Penchons-nous à présent sur les conditions d’attribution de ce terrain proche du cimetière à Ilo Promotion.
Selon les termes de la délibération du conseil municipal cette société a porté de l’intérêt pour ce foncier communal et propose la construction d’un petit ensemble immobilier comprenant 12 logements et 4 cellules commerciales, d’une emprise foncière de 500 m². Aucun éclaircissement n’a été donné verbalement en séance sur la manière dont s’est noué le contact entre la municipalité et ce promoteur.
Premier arrivé, premier servi ? Contact direct avec des élus ? Ou quoi d’autre ?
Une fois de plus, aucune transparence sur la gestion des biens et finances publiques.
Normalement en pareille situation, la commune lance un appel à projet et les candidats sont choisis au regard de critères préalablement établis. C’est ce qui a été fait pour les projets devant être réalisés d’une part sur la friche « Champion » et d’autre part à la place de l’ancien presbytère.
Pourquoi pas dans ce cas ? Peut-être cela aurait-t-il permis de mieux valoriser ce terrain !
Nous appelons votre attention sur le fait que la finalisation de cette cession n’est possible qu’au terme d’une procédure de déclassement de ce terrain du domaine public. A cette fin, une enquête publique aura bientôt lieu. C’est le seul moment où vous, citoyens, pourrez exprimer votre avis sur cette affaire. Alors, ne la manquez pas !
En conclusion, plutôt que d’annoncer que la commune allait gérer elle-même un projet immobilier, « afin d’encaisser les bénéfices en lieu et place des promoteurs », le conseil municipal aurait été bien avisé de s’assurer de la faisabilité de ce dernier, évitant les lourdes pertes inutiles. Ensuite, constatant tardivement l’impossibilité de mener à bien le projet, le conseil municipal aurait pu lancer un appel à candidature afin de trouver la meilleure offre possible pour une entrée d’argent optimale dans les caisses de la commune.
Ou alors, la situation financière communale est-elle telle qu’il faut très rapidement vendre « les bijoux de famille », afin d’apporter un équilibre à cette dernière ? Très difficile à savoir, car comme on peut le lire dans d’autres articles, la municipalité ne répond à aucune des demandes des grégamistes sur les finances communales, toutes nos demandes sont restées lettre morte.